Le village de Fanlac
Un écrin de créativité
Pas étonnant que ce magnifique endroit ait inspiré les créateurs du feuilleton Jacquou le croquant ! Pas étonnant non plus que la quiétude et la beauté de ce joyau de la Dordogne inspirent quelques-uns de ses habitants, à découvrir lors d’une balade dans ce village au allures de décors de cinéma…
Texte & photos – Frédéric Lemont
• Article paru dans notre numéro de printemps 2018 •
Fanlac est l’un de ces petits secrets les mieux gardés du Périgord. Ce n’est pas un village où l’on passe, mais où bel et bien un endroit où l’on va ! Planté à 8 kilomètres de Montignac sur les hauteurs verdoyantes, le bourg consiste en quelques étroites rues concentrées autour de l’église romane du XIIe siècle. Dès qu’on arrive à Fanlac, on est pris d’une irrésistible envie de ralentir le pas, de profiter du temps. Alors, laissons-nous aller…
Des maisons couvertes de lauzes
Le bourg a des allures de décor de cinéma. Mais attention : il garde sa parfaite authenticité ! Fanlac fait l’effet d’un verre de vin de noix du pays – un seul on a dit ! On s’y sent bien, charmé, reposé… Nous passons sous un écriteau “atelier de cuir”. Des promeneurs sortent de la maisonnette : “C’est super beau, ce qu’il fait, je ne savais pas que ça existait, le cuir de poisson !”, lance l’un deux. Mais continuons notre balade avant de revenir faire quelques amplettes chez Kristof Mascher.
Longeons plutôt l’enchaînement des maisons à pignons aigus couverts de lauzes, si typiques du Périgord. Nous arrivons alors sur la place centrale du village. Là, se tient une croix hosannière de calvaire et un vieux puits dont la margelle semble avoir été usée au fil du temps par les cordes et les seaux. La salle des fêtes est installée dans l’ancien presbytère (demeure du curé Bonal dans Jacquou le Croquant tourné ici). On note en passant le pigeonnier à base carrée… Un peu plus loin, dressé dans un mur de pierres sèches, l’autel des Rogations témoigne d’une époque où les paysans plaçaient leurs récoltes sous la protection divine. Au fond du village : le Château d’Auberoche et ses tours à mâchicoulis.
Un superbe point de départ pour des balades à pieds dans la campagne
En poursuivant notre balade, nous rencontrons deux étranges bestioles de pierre perchées sur un mur. Elles veillent ! Non loin de là, un portail est ouvert. Une pancarte : “Le jardin du grand-père Henri vous invite à faire une pause”. Derrière le mur, un écrin de verdure fleuri, une table et des chaises. De quoi se flâner un instant dans ce petit pays des merveilles…
Il fait beau. Alors, pourquoi ne pas aller se balader sur les chemins de campagne qui partent de Fanlac ? Un parcours assez court fait le tour du village. Quant aux plus sportifs, ils peuvent se lâcher sur le GR36 qui traverse Fanlac. De retour au village après cette marche (la moins longue en ce qui nous concerne !) il est temps d’aller se restaurer un peu. Direction la place de l’église en empruntant les rues décorées ça est là des
sculptures en grillages de Fabienne (page 34). On remarque que Fanlac est très joliment fleuri. D’ailleurs, Madame la Mairesse Anne Roger est très fière de nous préciser que Fanlac a obtenu une fleur du label “Villes et villages fleuris” grâce à l’effort collectif des Fanlacois.
Une mairesse dynamique pleine de projets
Anne est originaire du village. À 39 ans, elle aide ses parents dans la ferme et le restaurant familial de la place centrale créé juste après le tournage de Jacquou par son arrière-grand-mère. “Au départ, on faisait des crêpes au feu de cheminée dans des poêles noires de la fonderie d’Excideuil”, se souvient son père, Alain.
Aujourd’hui c’est son épouse Odile qui se tient derrière les fourneaux pour cuisiner les produits de leur ferme et du terroir: omelettes aux cèpes généreuses, poule farcie à l’ancienne, manchons de canard confits et ses pommes de terres sarladaises parfumées…
Le passage de Jacquou à Fanlac…
En 1967, Stellio Lorenzi, scénariste, réalisateur et téléaste connu pour ses émissions historiques, débarque dans le village de 136 habitants avec ses équipes d’acteurs et de techniciens pour tourner Jacquou le Croquant, un feuilleton tiré du roman d’Eugène Le Roy, que la France entière regardera deux ans plus tard sur la première chaîne de l’ORTF.
Une petite révolution pour le village ! Des Fanlacois sont engagés comme figurants et grâce à ce tournage, les poteaux électriques sont supprimés et le vieux presbytère rénové. Stellio Lorenzi affirmant qu’il n’est pas concevable qu’un tel village n’ait pas l’eau courante, il accompagnera même le maire de l’époque à Paris pour faire débloquer les subventions nécessaires…
Juste après le début de la diffusion de Jacquou, des visiteurs de la France entière se pressent pour découvrir cet endroit sublimé par les caméras : “Les gendarmes venaient même faire la circulation dans les rues, tellement il y avait de monde !”, se souvient Alain Roger, propriétaire du restaurant de la place centrale.
+ D’INFOS : visitez sur le site de l’Office de tourisme Dordogne – Lascaux en cliquant ici.
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