Une journée à Piégut-Pluviers
Marché historique et convivialité
Nous avons passé une journée à Piégut-Pluviers. Un mercredi, pour être plus précis, jour du marché incomparable et historique de cette petite ville dynamique du nord de la Dordogne, chargée d’histoire et d’humanité. À vous d’aller découvrir ce si bel endroit qui ne laisse pas indifférent, et donne envie de prendre son temps…
TEXTE & PHOTOS – Frédéric Lemont
Une journée à Piégut-Pluviers | Article paru dans le numéro d’été 2019 de notre magazine.
Direction, Piégut-Pluviers, munis de notre appareil photo et d’un bon gros panier que nous avons bien l’intention de remplir à ras bord en ce mercredi, jour de marché ! Car, si vous décidez d’aller passer une belle journée dans cette jolie petite ville du nord du département, choisissez de vous y rendre sans hésitation un mercredi pour arpenter ses jolies petites rues de caractère lorsqu’elles sont envahies par les étals des marchands et des producteurs !
Un marché mythique
Dès qu’on arrive, nos narines et nos papilles frétillent. C’est une explosion de couleurs, d’effluves appétissants, au son de l’orgue de Barbarie du dénommé Bavassou, un tourneur de manivelle qui se définit comme un “amuseur de rue” qui cultive sa bonhomie et sa gouaille et ravit les passants avec ses blagues patoisantes. On est plongé dans l’ambiance unique de ce marché qui attire non seulement les gens des alentours, mais aussi de nombreux visiteurs venus d’ailleurs qui ont entendu parler de la réputation de Piégut et connaissent la renommée de son marché. C’est en effet le plus important du nord Dordogne et son rayonnement s’étend sur les départements voisins de la Charente et de la Haute-Vienne.
Notre panier se remplit si vite…
En été, on peut compter jusqu’à 250 exposants. “Nous privilégions les producteurs, notamment ceux qui travaillent près d’ici, en essayant de garder une vraie diversité des produits proposés”, nous explique Jean-Louis Hourdillé, à qui incombe la fonction de placier. Pour animer bénévolement le marché, on peut toujours compter sur “L’Ami 24”, une figure incontournable et joyeuse des mercredis matin à Piégut. En avançant dans les rues fermées à la circulation pour accueillir les marchands et rendre plus agréable la flânerie des visiteurs, on tombe sur les plus beaux produits. Notre panier se remplit à vitesse grand V : fraises, melons, pêches et salades vigoureuses fraîchement récoltées…
(suite de l’article après les photos)
Nous succombons aussi à des charcuteries et des salaisons somptueuses, comme quelques tranches de jambon du stand du Cul noir périgourdin, éleveur basé à Eyvirat qui nourrit ses porcs avec entre autres des glands, de la farine de châtaignes, des céréales et des pommes de terre. Nous n’oublions pas non plus le miel et quelques yaourts artisanaux de Daniel et Valérie Faure, basés à Milhac de Nontron.
Quant aux fromages, le péché mignon de tous les membres de notre équipe, on en a fait une véritable razzia et nous nous sommes léché les doigts. Nous sommes aussi tombés sur des stands de délices à base de canard, un marchand de nougats qui nous a beaucoup séduits (lire “qui nous a bien régalés”), sur une dame qui comptait des escargots avant de les emballer dans des filets pour les vendre ou sur l’étal d’un confiseur qui remplace la gélatine par de la pectine de pomme. Au diable la diète, faisons bonne chère !
Le marché se tient Depuis 1642
Mais, si ce marché semble être aujourd’hui très moderne et dynamique, il n’en est pas moins très ancien. Selon deux notes retrouvées entre deux actes de décès dans les registres paroissiaux, le premier marché de Piégut s’est tenu le 13 mai 1642. “C’était un marché aux porcelets très renommé”, nous explique Jean Bardoulat, véritable mémoire de la vie locale qui fut libraire et buraliste.
“On venait de très loin pour ce commerce… du Lot-et-Garonne et même de Bretagne. Et à l’époque, les gens venaient à pied !”. “Il y avait aussi un marché aux châtaignes, un aux pommes de terres ou encore aux chevaux”, ajoute le maire, Alain Marzat. Aujourd’hui, même si le marché n’a plus l’importance d’antan, il est un véritable atout économique, touristique et humain pour Piégut, une ville chargée d’Histoire située sur un point stratégique au croisement de plusieurs provinces, comme en atteste la présence de sa Tour, un donjon du XVe siècle qui se trouve à l’emplacement d’une ancienne forteresse de guet en bois.
(suite de l’article après les photos)
Deux sublimes restaurants
Après cette matinée de marché et avant d’aller admirer la Tour, il est grand temps de déjeuner. Et un jour de marché, il vaudra mieux réserver au Périgord vert de Michel et Isabelle, où sont revisités avec talent les incontournables de la région – la cuisse de canard confite au four au teriyaki et sa purée étaient délicieuses ! – ou au Sens de la Terre de Claire et Léo qui propose une cuisine inventive et généreuse.
Profitant de l’après-midi, nous arpentons les petites rues qui ont retrouvé leur calme après l’agitation du marché. Nous passons à la bibliothèque municipale – qui travaille notamment en partenariat avec la Bibliothèque départementale de prêts de Périgueux – très bien fournie et tenue par la dévouée Jacqueline Lapeyre. Un vrai rendez-vous pour les petits et les grands ! Nous nous arrêtons aussi à la galerie d’art Anywhere Creation, tout près de l’office de tourisme. Repartir ? D’accord. Mais, certainement pas avant d’avoir contemplé le coucher de soleil sur la Tour. Ah, que le Périgord est magique et idéal pour se déconnecter de nos folles vies le temps d’un bol d’air ! ■
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