Péchalou – Des laitages made in Périgord | Article paru dans le numéro d’hiver 2020 de notre magazine.

C’est donc l’histoire de deux amis périgourdins, Frédéric Villefer et Frédéric Pallier, issus de la même promotion de l’École nationale de l’industrie laitière de Surgères (Charente-Maritime), qui décident de se lancer ensemble dans une aventure ambitieuse totalement connectée à leur terroir : la fabrication artisanale de produits laitiers. 

Deux amis qui se lancent…

Nous sommes alors en 1988 et cette initiative semble d’autant plus courageuse qu’à l’époque, la tendance du produit local et artisanal n’est pas encore ce qu’elle est (re)devenue aujourd’hui, dans notre société où de nombreux consommateurs cherchent à nouveau des repères pour mieux manger, et ce de façons plus raisonnée et respectueuse des producteurs, mais aussi, et c’est très important, de l’environnement. 

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C’est donc sur le GAEC [groupement agricole d’exploitation en commun, NDLR] de Péchalifour, au cœur du Périgord noir, que les deux amis se retrouvent. L’exploitation située sur les coteaux de Saint-Cyprien est alors tenue par Georges et Bernard Villefer, le père et le frère de l’un des deux acolytes. 

Création de la marque “Le Tradi”

Tout d’abord installés dans un atelier accolé à l’étable, comme des informaticiens investiraient aujourd’hui leur garage pour démarrer leur start-up, les deux Frédéric commencent dans un premier temps par une production artisanale de beurre, d’un yaourt nature et de fromage frais.

Ils créent alors la marque Le Tradi. Peu de temps après ce démarrage, les deux associés décident de rebaptiser leur entreprise : Péchalou naît donc de la contraction de Péchalifour.

Une laiterie ancrée dans le Périgord 

En 1996, l’atelier se déplace de quelques kilomètres : la laiterie s’installe à côté du bourg de Saint-Cyprien. Au départ très locale, la distribution des yaourts Péchalou s’étend progressivement au sud de la Dordogne, à tout le département puis à l’Aquitaine. Désormais, on trouve la production de « Péchalou » dans de nombreux points de vente du grand 

Sud-Ouest de la France. Paul Richard rejoint alors l’équipe et devient le gérant de la laiterie. Il va œuvrer pour développer la partie commerciale et lancer « Péchalou » sur le verdoyant chemin du bio. 

Écoresponsable et bio

En 2014, c’est le dynamique Thomas Breuzet qui reprend les rênes de l’entreprise, avec la volonté de développer ses forces déjà existantes  : le savoir-faire et une vision artisanale du métier ancrée dans le terroir du Périgord.

En moins de cinq ans, 2 millions d’euros ont été  investis afin d’améliorer la production et de réduire la pénibilité au travail. Un bel effort a aussi été réalisé pour réduire l’impact sur l’environnement, notamment grâce à l’installation d’un récupérateur de chaleur – qui a notamment permis de diminuer la consommation d’électricité de 30  % –, mais aussi grâce à la construction d’un entrepôt en bois et à l’utilisation d’emballages en carton recyclé. 

Filières courtes d’approvisionnement

Côté connexion au terroir, Péchalou a choisi de travailler avec des producteurs de lait de vache dont l’exploitation se situe dans un rayon de 60 km autour de la laiterie. “Favoriser les filières courtes d’approvisionnement est essentiel pour nous !”, affirme ainsi Thomas Breuzet.  L’entreprise travaille aujourd’hui avec 7 fournisseurs de lait bio de vache en Dordogne, dont 2 exclusifs, et 5 producteurs conventionnels.

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En à peine cinq ans, la production de produits bio est passée de 18% du volume total à 70%. Pour ce qui est du lait de brebis, il est produit par des exploitations agricoles situées dans l’Aveyron, mais aussi par deux fermes qui se trouvent en Dordogne, en collaboration avec la fromagerie Chêne vert. 

Une développement réussi…

De par son besoin en lait bio, autant dire que Péchalou a largement contribué à la conversion de plusieurs producteurs. Sa vision basée sur des valeurs naturelles respectueuses du produit est aujourd’hui parfaitement inscrite dans l’air du temps. Soucieuse de la qualité et du goût, Péchalou travaille ses laitages selon des méthodes artisanales, en tâchant de minimiser les actions mécaniques pour placer l’humain au cœur même de sa philosophie. 

Le succès de la laiterie est donc amplement mérité. Un succès notoire, puisqu’entre 2014 et 2019, le chiffre d’affaires a bondi de 2,6 millions d’euros à 5,7 millions.

Succès notoire et récompenses 

La capacité de production est quant à elle passée de 8 à 2 500 tonnes et le nombre de salariés a augmenté, passant de 17 à 29. En parallèle, Péchalou a aussi lancé en 2015 sa marque exclusive pour le réseau de distribution bio national : Laiterie du Périgord. « Il est important pour nous d’offrir des yaourts et des desserts artisanaux qui ont du goût », insiste Thomas Breuzet. 

Un objectif qui semble parfaitement accompli puisque le yaourt au citron de Péchalou a reçu la médaille de bronze au Concours général agricole de 2019. Le yaourt à la mirabelle de Laiterie du Périgord s’est quant à lui vu décerner la reconnaissance du Meilleur produit bio 2018, et sa Panna Cotta de Brebis, celle du Meilleur produit bio 2019.

De nouvelles saveurs novatrices

Aujourd’hui, Péchalou et sa marque Laiterie du Périgord (présente dans des magasins spécialisés dans le bio en France entière) ne se reposent pas sur leurs lauriers, loin de là ! La laiterie de Saint-Cyprien poursuit son développement en proposant toujours de nouvelles saveurs – goûtez plutôt les yaourts citron-gingembre ou poire-groseille qui font frétiller nos papilles depuis quelques mois ! 

En 2018, afin de mutualiser les moyens de développement et les ressources, Péchalou et de la laiterie basque artisanale Baskalia spécialisée dans les laitages à base de lait de brebis et de chèvre ont été rassemblées via la holding « Quinoa développement », tout en restant indépendantes. Par ailleurs, l’entreprise périgourdine poursuit son engagement local. 

Un engagement local

En novembre, elle a ainsi invité des producteurs conventionnels locaux pour leur parler du bio. En outre, Péchalou  travaille pour obtenir une labellisation RSE [Responsabilité sociétale des entreprises – NdlR].

Fière de ses racines, Péchalou compte bien embarquer le Périgord avec elle dans son développement. “Nous cultivons les valeurs de l’artisanat et de l’ancrage dans le territoire en valorisant toujours les producteurs”, explique Thomas Breuzet. 

Développer le côté humain…

Et le jeune chef d’entreprise d’ajouter : “Nous sommes très attachés à cette philosophie, tout en développant le côté humain en attirant et en formant des équipes pour qu’elles se sentent bien. Responsabilité, engagement et esprit d’équipe. Telles sont les valeurs de Péchalou et de  Laiterie du Périgord”. ■