Fernando Costa
À l’intersection du talent et du cœur
Enfant du pays, ce magicien admiré aux quatre coins du monde transforme le métal froid de panneaux de circulation et d’objets émaillés en des créations tout en profondeur et en subtilité qui réchauffent nos pupilles… et surtout nos âmes !
Par Frédéric Lemont
Photo © Fernando Costa (toute reproduction est inetrdite)
Fernando Costa, à l’intersection du métal et du cœur | Article paru dans le numéro d’automne 2019 de notre magazine.
Quelle idée originale que de choisir des panneaux de signalisation et des plaques émaillées comme matière première, se disent certains. Originale et si chargée de sens. Après tout, en découpant ces panneaux directionnels pour les faire exister à sa guise dans de poétiques compositions, Costa s’affranchit peut-être de toutes ces directions que doivent prendre nos vies et que nous semblons chercher inlassablement.
Tant de directions !
En éparpillant des morceaux de plaques émaillées dans plusieurs œuvres censées partir à des endroits différents, c’est un peu comme si Costa défiait l’illusion que ces noms et numéros de rue nous donnent, puisqu’ils servent à nous attribuer une position et une place pourtant si relatives sur cette petite planète où il n’est pas toujours évident de se repérer…
Respectueux des gens et de la vie
Quoi qu’il en soit, quelques petites minutes au contact de Fernando Costa et de ses œuvres suffisent à saisir qui est cet artiste. Fernando Costa – Costa tout court lui convient aussi très bien ! – a choisi de devenir ce que l’on pourrait qualifier de “sculpteur-soudeur”. Et c’est tant mieux ! Parce que ceux qui le connaissent vous le diront tous ou presque : ses œuvres expriment l’essence de ce qu’il est à savoir, un homme généreux qui regarde le monde avec un œil à la fois espiègle et bienveillant, un être respectueux, mais aussi (et surtout ?), amoureux des gens… et de la vie.
(suite de l’article après les photos)
Prendre le large
D’ailleurs, au moment où nous débarquons dans son atelier près de Sarlat, il est en train de travailler sur l’une de ses œuvres : “C’est pour un copain. Un mec génial ! Je veux raconter son histoire, celle d’un homme qui bosse dur pour offrir ce qu’il faut à ses enfants, même quand la vie n’est pas facile !” Fernando Costa est un enfant du pays. Un pays qu’il chérit passionnément.
Un pays qui a su accueillir ses parents, des émigrés portugais qui se sont installés à Sarlat-la-Canéda à un moment où il a fallu décider de quitter des terres devenue si hostiles. Tout jeunot, il embarque à bord du légendaire paquebot Queen Elizabeth II – déjà attiré par le métal façonné sur les chantiers navals ? – pour y officier en tant que steward de 1991 à 1993, avant d’entrer au service de la Trust Forte House, une grande chaîne de palaces de 1994 à 1997.
Détourner les rebus
Ayant posé ses valises en Californie, il est fasciné par l’esthétique urbaine de ce pays, ce gigantesque décor qui rappelle tant des films hollywoodiens. Les plaques minéralogiques et les panneaux lui parlent, comme à bien des Européens qui arrivent sur le sol yankee. Ils sont à eux seuls symboles de la conquête des grands espaces et de la liberté. Sauf que, contrairement à la plupart des Européens qui arrivent sur le sol yankee, Fernando voit aussi en ces plaques et ces panneaux un potentiel infini, si on prend soin de les détourner et si on les utilise en les sublimant, pour raconter des histoires…
Une aventure longue à démarrer
En 1998 il quitte le monde de l’hôtellerie pour se consacrer à la création artistique. Passionné d’art contemporain, et notamment de l’artiste César bien connu pour ses compressions métalliques, il rentre dans le Périgord et commence à récupérer des panneaux de signalisation mis au rebut par les services locaux.
Et c’est parti : Fernando se lance dans sa nouvelle aventure ! Pragmatique, il sait qu’il doit avant toute chose se former à la ferronnerie pour apprendre à couper, souder et tordre ce robuste matériau. Un homme du métier, un certain René Peyrodes, pour qui Fernando nourrit une admiration et une gratitude sans limites aujourd’hui encore, accepte de lui enseigner son savoir-faire. Les débuts sont difficiles pour Fernando. “Les gens m’ont un peu pris pour un fou au départ !”, se souvient-il. Mais René Peyrodes l’encourage à aller jusqu’au bout de son envie. Il l’accueille dans un vieux hangar en face de chez lui à Gignac, un lieu “dans son jus” qu’il faut nettoyer et transformer en atelier avec les moyens du bord. “Ce n’était pas facile parce que personne ne voulait acheter ce que je faisais et que l’argent ne rentrait pas”, admet Costa.
(suite de l’article après les photos)
Œuvres suivantes, de haut en bas :
• Simone Veil – 180 x 200 cm – 2015
• Saint-Ex – 110 x 110 cm – 2017
• Ceux de 14 – 89 x 235 x 20 cm – 2018
“Quand on travaille, on mange !”
“Je n’avais pas toujours de quoi manger… et quand René s’en est aperçu, il m’a lancé ‘quand on travaille, on mange !’. Sa femme a donc ajouté un couvert pour moi le midi pendant 18 ans. Des gens vraiment extraordinaires ! J’ai eu de la chance que la vie m’emmène dans leur direction, de les trouver sur ma route”.
Les directions, la route, les panneaux qui nous guident, les plaques qui nous situent… toute l’histoire de la vie de Fernando ! Dans la magnifique partie de son atelier actuel, près de Sarlat, où il reçoit aujourd’hui ses clients – et tous ceux qui souhaitent découvrir son travail ! –, Fernando a d’ailleurs installé un petit cadre, avec deux photos : celle de René Peyrodes et celle de Pascal Magis, un artiste bien connu des Périgourdins, malheureusement décédé trop tôt en 2011. Lui aussi a joué un rôle essentiel dans le parcours de Fernando Costa, en lui achetant des œuvres, en exposant son travail dans sa galerie de Meyrals et en lui présentant du monde.
Mise en lumière dans les médias
En l’an 2000, la première exposition de Costa à Paris est très remarquée. Une forte présence dans les médias français, avec notamment son passage dans l’émission culte de référence de Canal+ Nulle part ailleurs, lui permet de se faire connaître rapidement. Puis, c’est au tour des médias du monde entier de s’intéresser à ses créations. En 2012 la version chinoise du magazine international First class lui consacre même sa couverture.
Les routes de l’Orient s’ouvrent à lui ! Après avoir dessiné les assiettes utilisées par les candidats de Loft Story sur M6, il est le dix huitième artiste au monde choisi pour travailler sur la fameuse “Art Car” des 24h du Mans, après Calder, Warhol, César, Arman et Jeff Koons…
Retrouvez la suite de cet article dans le numéro 7 du magazine L’Édition Périgord que vous pouvez commander et recevoir dans votre boîte aux lettres en cliquant ici.
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