Les plus beaux villages de France en Dordogne

Ils ont tous le fameux label

La Dordogne est parsemée de magnifiques villages chargés d’histoire humaine qui valent vraiment tous le détour ! En attendant de les découvrir tous dans nos prochains numéros, visitons ceux qui ont obtenu le label “les plus beaux villages de France” !  

TEXTE & PHOTOS – Frédéric Lemont

Saint-Amand-de-Coly

Une magnifique église fortifiée

Lorqu’on arrive dans ce village harmonieux, on est tout de suite ébloui par son église fortifiée, plantée là depuis des siècles, imposante et majestueuse. La commune porte le nom d’Amand, un ermite du VIe siècle d’origine limousine.

Venu évangéliser la population de cette partie de la vallée du Coly, il vécut dans une grotte à proximité de laquelle se développa sans tarder le village. Après un probable premier oratoire, un monastère s’est installé ici – il est déjà mentionné dans un document de la bibliothèque vaticane de 1048. La construction de l’abbatiale a quant à elle commencé au début du XIIe siècle pour s’achever au début du XIIIe. Furent édifiés successivement la chapelle et le transept Nord, puis le chœur, la chapelle et transept Sud et enfin la nef et le portail.

Au cœur d’une vallée verdoyante

Les XIIe et XIIIe siècles marquent l’apogée de cette abbaye de l’ordre augustinien rattaché à la papauté au milieu du XIIIe siècle. C’est probablement pendant la guerre de Cent Ans que furent mises en place les systèmes de défense qui font de l’abbaye de Saint-Amand-de-Coly, l’église la plus solidement fortifiée du Périgord. De la tour-donjon qui abrite une chambre de défense, aux logettes de guet dissimulées dans le transept, cette bâtisse est impressionnante !

Après une visite de ce mastodonte, il fait si bon se balader dans ce village blotti au cœur d’une petite vallée verdoyante, entre deux vallons, pour admirer ses maisons construites avec cette pierre sarladaise un peu ocre et coiffées de la lauze typique !

Image © Philippe Halle

 

La Roque Gageac

La beauté troglodyte

Reconnaissons que ce village mérite très amplement sa réputation ! Niché entre sa falaise et la Dordogne, il bénéficie carrément d’un petit microclimat quasi méditerranéen, grâce à son exposition plein sud. De nombreuses petites ruelles qui se faufilent entre les façades blanches et ocre de ses maisons mènent au pied de la falaise. Là, on peut profiter de l’une des vues les plus spectaculaires sur la Dordogne.

À côté de l’église à mi-falaise et grâce à ce solarium naturel, s’est installé un étonnant jardin exotique où les palmiers, bananiers, agaves et autres figuiers côtoient des cactus et des bambous. En poursuivant notre promenade, on tombe sur le Manoir de Tarde – amie de Galilée –, vestige de la Renaissance, qui domine toujours le cœur du bourg troglodyte.

Un mircoclimet méditerranéen

Pour admirer le village et l’alignement de ses maisons du bas, le meilleur endroit est certainement la rivière. Les gabarriers des temps modernes, qui utilisent donc la version actualisée de la gabarre, ce bateau traditionnel à fond plat prisé autrefois pour transporter les marchandises sur la Dordogne, seront ravis de vous faire découvrir la rivière et ses points de vue dignes des plus belles cartes postales. Durant la guerre de Cent Ans, la Roque-Gageac accueillit les évêques de Sarlat dont la résidence à l’extrémité du village a été conservée. Dominant les maisons, les vestiges du château luttent encore contre le temps, non loin des plus beaux châteaux de ce si merveilleux Périgord !

Après une visite de ce mastodonte, il fait si bon se balader dans ce village blotti au cœur d’une petite vallée verdoyante, entre deux vallons, pour admirer ses maisons construites avec cette pierre sarladaise un peu ocre et coiffées de la lauze typique !

Image © Shutterstock – OSTILL is Franck Camhi

Belvès

Un belle vue perchée

Situé à 20 km au sud de Sarlat, ce village est l’un de ceux où il fait le meilleur vivre en France. On y trouve une ambiance chaleureuse et accueillante. Son nom signifie littéralement “belle vue”, car le bourg est assez haut perché sur son éperon, au-dessus de la vallée de la Nauze. Belvès est surnommée la cité médiévale aux sept clochers. Malgré les invasions et les guerres qui ont ponctué son histoire, cette ville médiévale a conservé de magnifiques traces de son patrimoine architectural.

L’office de tourisme propose un jeu très ludique à effectuer en famille ou entre amis pour découvrir la ville, son histoire et son patrimoine. Pour ce faire, il faudra aider Jeantou à retrouver Mionette en parcourant le village pour déchiffrer des rébus et répondre à quelques questions.

Déchiffrer des rébus…

Aux portes de la cité, la vaste forêt de la Bessède et ses chemins balisés ravissent les randonneurs, VTTistes et autres cavaliers. La vieille ville, aussi appelée “Le Castrum”, date du XIe et XIIe siècles. À l’origine, elle était entourée de remparts massifs qui atteignaient les 15 mètres de haut sous l’hôpital, rien que ça ! Certains morceaux de cette muraille sont encore visibles dans la rue du Petit Sol et la rue de l’Oiseau qui chante.

Un certain nombre d’habitations situées juste en dessous de la place principale sont troglodytes et utilise la paroi rocheuse comme mur naturel. Il ne faut surtout pas manquer le monastère des Frères prêcheurs, qui sert désormais d’hôtel de ville, et l’église Notre-Dame-de-l’Assomption…

Image © Y. Lemaître LPBVF

Beynac-et-Cazenac

Une position stratégique

Totalement impossible de louper ce village, surmonté de son imposant et magnifique château ! Beynac-et-Cazenac fut durant bien des siècles le théâtre de guerres acharnées entre les seigneurs de la forteresse, alliés du roi de France, et les seigneurs du Château de Castelnaud, alliés des Plantagenêts d’Angleterre. Il faut dire que sa position était tout à fait stratégique, là-haut, permettant au château de veiller sur la Dordogne et de pratiquer un péage pour les marchandises qui partaient vers l’ouest.

Rivière, village et château sont donc parfaitement indissociables ici, et c’est ce qui fait aujourd’hui partie de la beauté imparable des lieux. Chaque quartier ou “barry” permet d’évoquer les différentes activités qui faisaient la richesse de ce village anciennement fortifié : la batellerie, la pêche, l’artisanat du bois et du chanvre.

Le village entoure la forteresse

Au cœur de la vallée des cinq châteaux, Beynac n’est qu’à dix petits kilomètres de Sarlat, à quelques encablures de la bastide de Domme et à proximité des Eyzies, capitale mondiale de la préhistoire s’il en est. Sur la commune, le Parc archéologique, qui ouvre ses portes du 1er juillet au 15 septembre, ravit les petits et les grands qui ont ici l’occasion de franchir la porte reconstituée d’un oppidum pour pénétrer au cœur d’un site unique, issu de la recherche archéologique sur l’habitat et les cultures entre le Néolithique et les Gaulois de l’Âge du Fer. Ateliers de taille du silex, production céramique, techniques du feu… pour apprendre en s’amusant !

Image © 123rf – eonaya

Castelnaud-la-Chapelle

Un village en terrasses

Situé en face de Beynac – ce qui valut d’ailleurs quelques oppositions et autres batailles il y a quelques siècles de cela –, Castelnaud-la-Chapelle domine le Céou, confluent stratégique de la Dordogne. Ce village construit en terrasses où l’on découvre de petites ruelles escarpées offre des richesses patrimoniales et architecturales exceptionnelles.

Abandonné à la Révolution, le Château de Castelnaud a longtemps servi de carrière de pierres au XIXe, avant que son classement aux Monuments historiques l’empêche de tomber en ruine en 1996. Après une belle restauration, il se dresse aujourd’hui à nouveau au-dessus de la vallée et offre un panorama sur Beynac et la Roque-Gageac à couper le souffle. Castelnaud est très dynamique grâce à son agriculture, son artisanat, ses commerces et sa vie associative.

Agriculture, artisanat et commerces

C’est aussi le point de départ idéal pour de nombreuses promenades à pied ou en canoë le long de la Dordogne. Une balade dans les rues du village est quant à elle un véritable voyage dans le temps. Les plus gourmands pourront s’arrêter à l’Écomusée de la noix, fondé dans un corps de ferme du XVIIIe siècle entouré d’une noyeraie bio de 7 hectares. Là, le moulin fonctionne tout au long de l’année et utilise une méthode ancestrale et confidentielle pour extraire l’huile. Une parfaite occasion pour tout apprendre sur la récolte, l’énoisage, l’élaboration de l’huile, l’arrachage de l’arbre et la fabrication de sculptures en bois de noyer…

Image © 123rf – Mairie de Castelnaud-la-Chapelle

Limeuil

La cité médiévale suspendue

Village médiéval de caractère, Limeuil est sans aucun doute l’un des plus précieux joyaux du Périgord, labellisé “Plus beaux villages de France” depuis 1990. Au confluent de la Dordogne et de la Vézère, Limeuil a connu les affres des invasions vikings et de la guerre de Cent Ans dont seules les trois portes fortifiées souviennent encore. Son ancien port à l’activité commerciale intense en fit l’un des villages les plus puissants et riches de la région.

La partie médiévale regorge de témoignages de l’architecture locale de l’époque, avec des maisons de pierres aux toits de tuiles brunes si typiques du Périgord. En se baladant dans cet harmonieux dédale de charmantes petites rues, on note une étonnante variété des formes et des tailles de bâtisses, certaines étant étroites et ramassées, d’autres, plus bourgeoises attestent de l’opulence des lieux il y a quelques centaines d’années.

Merveilles architecturales

La plupart de ces maison dans lesquelles on se verrait bien couler des jours heureux possèdent des toits avec une pente très marquée, comme dans d’autres bourgades de cette partie de la Dordogne. L’été, la plage de la rivière est un endroit idéal pour se rafraîchir et patauger en toute sécurité, alors que les canoës passent. À environ 1 km sur la route qui mène au Bugue, ne manquons pas la chapelle de Saint-Martin du XIIe siècle, dont certaines des fresques d’origine ornent encore les murs intérieurs. Quant aux Jardins panoramiques, ils sont tout un véritable outil pédagogique, ludique et interactif.

Image © Y. Lemaître LPBVF

Monpazier

La bastide modèle

Cette bastide a des allures de décor de cinéma, à ceci près qu’elle est loin de ressembler à du carton-pâte ! Dès qu’on pénètre dans l’enceinte de Monpazier, on est séduit par son cachet exceptionnel qu’elle doit au fait d’être restée presque intacte depuis sa fondation en 1284 au nom du roi Edward Ier d’Angleterre.

Considérée comme la bastide “modèle”, avec son tracé orthogonal parfait, elle influença le style des plus grands architectes. Déambuler dans ses ruelles et flâner sous ses arcades permet de découvrir un marché sur la place des cornières qui a lieu tous les jeudis depuis… plus de 700 ans, excusez du peu ! De nombreux producteurs, artistes et artisans d’art ont élu domicile dans les boutiques de ce village unique. 

Qualité, générosité, inventivité

Au détour d’une rue, d’un carreyrou, d’une place, des artisans d’art nous ouvrent leurs portes pour partager avec nous leur passion, leur savoir-faire et leurs techniques de fabrication. Le Bastideum, centre d’interprétation situé dans l’ancien couvent des Récolets du XVIIe siècle, et son jardin médiéval nous attendent pour nous plonger dans l’univers des bastides et nous faire découvrir à quoi pouvait bien ressembler la vie dans ces villes nouvelles du Moyen-âge, à partir de l’un des plus beaux exemples conservés dans le sud-ouest de la France. De nombreux supports numériques et notamment un film qui permet de survoler Monpazier font voyager dans l’espace et le temps. Et en plus, on y mange extrêmement bien dans l’un des restaurants si sympas !

Saint-Jean-de-Côle

La fleur des villages du Périgord

Traversé par la Côle, charmante petite rivière enjambée par un pont médiéval à avant-becs, Saint-Jean-de-Côle est un charmant petit village avec ses maisons à colombages aux murs ocre et aux toits de tuiles brunes.

L’histoire de Saint-Jean-de-Côle est bien évidemment intimement liée à celle du château de la Marthonie des XIIe et XVe siècles qui domine la jolie place Saint-Jean et à celle du prieuré, dont l’ancienne église de style romano byzantin présente un plan original. Un des habitants les plus célèbres de ce village fut Mondot de la Marthonie, l’éminent conseiller de Louise de Savoie, mère de François I. Notons que Mondot de la Marthonie est aussi connu pour avoir fait édifier le château de Puyguilhem…

Paradis des amoureux des fleurs

De l’autre côté de la place centrale, on peut admirer l’église romane byzantine construite au XIIe siècle, remarquable de par sa forme arrondie plutôt inhabituelle. Lors des Floralies, qui ont lieu le deuxième week-end du mois de mai, le village se pare de milliers de fleurs. Les amoureux de la nature et des fleurs ne manqueraient cet événement pour rien au monde ! Il s’agit en effet de fêter les fleurs sous toutes leurs formes en invitant artisans, horticulteurs et tous les adeptes des jardins de Saint-Jean-de-Côle. Sur la place, on peut découvrir et acheter mille et une sortes de fleurs. À cette occasion, les jardins du château sont ouverts au public. Cette année, une centaine de bénévoles de l’association s’affaireront à organiser la trente-huitième édition de cet événement…

Image © Kazutoshi Yoshimura

Saint-Léon-sur-Vézère

Caché près d’un cingle

Saint-Léon-sur-Vézère est l’un des secrets les mieux gardés du Périgord. Mais, comme tous les secrets, il est aussi fait pour être divulgué avec malice ! Ce village est comme un tableau impressionniste, installé dans un cingle (boucle) de la Vézère bordée de saules qui invitent à s’installer pour profiter de leur ombre tout en savourant un bon pique-nique et/ou un bon bouquin.

Dominé par la côte de Jor – à découvrir absolument si vous n’avez jamais contemplé la vue qu’elle vous offre –, Saint-Léon a le charme typique et authentique des villages médiévaux du Périgord, avec ses pierres aux tons chauds, ses toits à coyaux et un joli dédale de coquettes ruelles étroites . À mi-chemin entre Lascaux et les Eyzies, cet ancien port florissant sur la Vézère s’inscrit donc parfaitement dans un paysage typique du Périgord. 

Un haut lieu de la spiritualité

Bien gardé par ses châteaux – le Manoir de la salle, à l’entrée du village, le château de Clérans, au-dessus de la rivière et le château de Chabans, fleuron de la côte de Jor –, le village est fier d’accueillir tous les ans le festival musical du Périgord Noir dans sa belle église romane du XIIe siècle, construite à l’emplacement d’une ancienne villa gallo-romaine. Saint-Léon a toujours été un haut lieu de la spiritualité. Le village était en effet un point de passage sur l’incontournable route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Aujourd’hui, c’est aussi un lieu prisé par les bouddhistes du monde entier qui viennent à Dhagpo Kagyu Ling, l’un des plus grands centres d’Europe.

Image © OT Lascaux Dordogne Vallée Vézère

Domme

Une vue imprenable !

Domme est un lieu incroyable comme seul le Périgord sait en proposer ! Perchée sur une falaise pour le moins vertigineuse qui lui permet de jouir d’une vue féérique sur la vallée de la Dordogne et les grandioses villages voisins de La Roque-Gageac et Beynac-et-Cazenac, cette bastide aux pierres dorées marie ses patrimoines architecturaux, naturels et gastronomiques à la perfection.

Au Sud du Périgord Noir et aux portes du Quercy, le Pays de Domme offre un large choix de découvertes et d’activités. Cette bastide édifiée en 1281 à 215 mètres d’altitude bénéficie d’un patrimoine unique avec ses incroyables remparts et la massive porte des Tours dans laquelle on suppose que des templiers furent emprisonnés et réalisèrent des gravures qui sont encore visibles aujourd’hui.  

Surveiller la vallée de la Dordogne

C’est Philippe le Hardi qui eut l’idée de fonder Domme en 1283, pour pouvoir surveiller la vallée de la Dordogne et contrecarrer les ambitions de conquête des Anglo-Gascons. Longtemps, Domme a pu jouir d’importants privilèges – elle a ainsi disposé de sa propre monnaie – et a joué un rôle majeur au cours des guerres franco-anglaises. Le sous-sol de ce village abrite un trésor absolument étonnant : une grotte naturelle à concrétions où abondent stalactites et stalagmites, plus raffinées les unes que les autres. Quoi qu’il en soit, Domme est l’un des endroits clés du Périgord… Tant pour son histoire que pour sa vue et son ambiance d’aujourd’hui.

Image © P. Bernard LPBVF

Retrouvez cet article et bien d’autres en lisant le numéro 4 du magazine L’Édition Périgord que vous pouvez commander et recevoir dans votre boîte aux lettres en cliquant ici.

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