Le Château de Jumilhac

Une bâtisse exceptionnelle chargée de mystères

Nous avons passé une journée à Jumilhac-le-Grand, un petit joyau de la région perché sur un piton rocheux du Périgord vert, à la lisière de la Haute-Vienne. Au programme : l’imposant château, ses jardins tout droit sortis d’un conte de fées et un musée de l’or qui donne envie d’aller orpailler. On vous raconte tout ça…

TEXTE & PHOTOS – Frédéric Lemont

Photo de couverture © freeartist – 123rf

Le Château de Jumilhac | Article paru dans le numéro de printemps 2020 de notre magazine

Jumilhac-le-Grand est l’un des bijoux les mieux gardés du Périgord, au nord-est du département de la Dordogne, tout près de la Haute-Vienne. On y arrive par l’une de ces magnifiques routes qui donnent envie de ralentir pour profiter du paysage et des sous-bois, l’une de ces routes qui valent le détour à elles toutes seules… 

On se retrouve très vite dans l’épicentre de cette ville, sur la grande place qui fait face à l’imposant château d’une rare splendeur. D’ailleurs, selon certains historiens, le suffixe de “le-Grand” du nom de la commune se référerait directement à la taille de cette bâtisse somptueuse. Pour rappel : Jumilhac est situé sur la Route Richard Cœur de Lion qui sillonne la Charente, la Haute-Vienne, la Dordogne et la Corrèze en partant de Chassenon pour arriver à Lubersac. Après un café à la terrasse du Lou Boueiradour, nous débutons cette belle journée ensoleillée en nous dirigeant vers l’Office de tourisme pour y retrouver Cindy Feignon. C’est elle qui nous guide au travers de la “Galerie de l’or”, un véritable petit musée parfaitement mis en scène sur le précieux métal jaune, son exploitation et son histoire.

Une région aurifère

Car, il faut savoir que cette région est une zone aurifère qui fut jadis – et jusque très récemment – exploitée. Au Ve siècle av. J.-C., les Gaulois Lémovices extrayaient ce métal dans pas moins d’une vingtaine de mines d’or situées sur le territoire de la commune actuelle de Jumilhac. Autant dire que ce village était largement peuplé de mineurs et que l’économie locale était florissante. 

L’exploitation de ces mines s’est arrêtée après la conquête romaine, pour reprendre bien plus tard, comme on l’apprend dans la Galerie de l’or. Tout est ici parfaitement expliqué, de l’extraction du minerai à son utilisation dans la bijouterie, la monnaie, l’industrie ou la dorure. Au cours de la visite, entre légendes, mythes et histoire des grandes civilisations, l’or se révèle au visiteur sous tous ses aspects et ne manque pas de donner envie d’aller trouver une belle pépite bien dodue lors de l’un des sympathiques stages d’orpaillage proposés par l’Office de tourisme.

Un petit détour par La Galerie de l’or

La muséographie mise en place en 2014 dévoile une exposition permanente. De magnifiques objets et des reproductions sont visibles avant d’entendre des témoignages des mineurs et employés de la dernière exploitation de la mine du Bourneix, en service jusqu’en 2002. Avis à tous ceux qui cherchent des idées pour occuper leurs dimanches : La Galerie de l’or est ouverte aux mêmes horaires que l’Office de Tourisme tout au long de l’année. Après toutes ces richesses scintillantes, il est temps d’aller découvrir l’étincelant château. L’imposante bâtisse seigneuriale de Jumilhac domine la vallée, perchée 45 mètres au-dessus des cours d’eau en contrebas. 

(suite de l’article après les photos)

Des jardins avec vue imprenable 

On commence par se diriger vers les jardins. Ce lieu, organisé autour d’un bassin central, respecte les concepts de la Renaissance et les principes de Le Nôtre. Deux thèmes sont les fils conducteurs de cet espace où l’on flânerait volontiers tout le reste de la journée avec un bon bouquin : l’or, qui fait partie intégrale de l’histoire de la ville, et l’alchimie étudiée par le sidérurgiste en herbe qu’était Antoine Chapelle, le premier Comte de Jumilhac.

Henry de la Tour du Pin, Marquis de Jumilhac et propriétaire des lieux, n’est jamais très loin de son château auquel il voue une passion sans faille, consacrant une énergie colossale pour l’entretenir, le faire vivre et le mettre en valeur. Il nous explique que l’alchimie est aussi l’un des fils conducteurs de la bâtisse elle-même. “Regardez les faîtages sur le toit”, nous conseille-t-il, “on y retrouve certains symboles typiques de l’alchimie !” Effectivement, les sculptures qui ornent les épis représentent les états de chauffe de l’alchimie : le masculin, le féminin et le neutre.

 

Haut lieu de l’alchimie ?  

La curieuse tourelle coiffée d’un “chapeau de marquis” implantée dans la toiture ressemble à la cheminée d’un four d’alchimiste. À l’intérieur du château, une plaque de cheminée est décorée d’une étoile à huit branches entre lesquelles sont représentées les sept planètes connues au XVIe siècle, que les alchimistes associaient aux sept métaux nobles. Des peintures découvertes sous les plâtres de la chambre de la fileuse représentent également des symboles alchimistes, notamment un chien surmonté d’un soleil, symbole du soufre et de l’or…

(suite de l’article après les photos)

De quoi éveiller notre envie d’imaginer qu’Antoine Chapelle aurait peut-être trouvé la “recette” de la pierre philosophale et donc, de la vie éternelle. Outre cette belle histoire et la symbolique alchimiste, le château est un enchantement pour le visiteur. La cuisine, entièrement équipée de superbes ustensiles en cuivre ainsi que le Grand salon et sa cheminée monumentale en bois sculpté valent le détour. Tout comme la chambre de la fileuse, dans laquelle l’épouse d’Antoine II de Jumilhac – garçon apparemment un brin jaloux – serait restée enfermée une trentaine d’années alors que son mari guerroyait. 

 

Le mystère de la Chambre de la fileuse

Seules activités de la jeune femme supposément enfermée à 16 ans, juste après son mariage : la prière, le filage de la laine, et la peinture de fresques sur les murs de cette véritable geôle. Quoi qu’il en soit, ce château et ses jardins sont un diamant du Périgord à découvrir absolument ! Et si vous avez un événement à organiser mariage, cocktail, réunion familiale, lunch, séminaire, conférence, soirée…, pourquoi ne pas choisir cette atmosphère enchanteresse au cœur du Parc naturel Périgord-Limousin ?

Et pour les couche-tard, des visites nocturnes ont lieu tout l’été. Parcourant les pièces à la lueur des torches et des bougies, on peut ainsi plonger au cœur du passé. Un dépaysement total auquel on peut contribuer en venant déguisé. À certaines dates, rendez-vous également avec “Le Battant des Lames” pour des animations d’escrime… ■

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